Les couvre-lits, en particulier lorsqu’ils sont rembourrés, doivent répondre à des exigences précises de sécurité incendie, d’hygiène et de durabilité. La réglementation impose des performances vérifiables en matière de non-allumabilité pour tout article de literie destiné à un usage collectif. Couvre-lit matelassé ou simple dessus-de-lit décoratif : la conformité dépend de la conception du produit.
ERP et établissements à risques : un cadre réglementaire précis
Les couvre-lits en tissu rembourrés utilisés dans les hôtels, les maisons de retraite, les établissements de soins ou encore les internats relèvent du décret n° 2000-164 du 23 février 2000. Ce texte prévoit que tout article de literie rembourré destiné à un usage collectif affiche une réaction limitée aux sources d'allumage.
La réglementation exige des essais réalisés selon les normes ISO 12952-1 (résistance à une cigarette en combustion) et ISO 12952-2 (résistance à une flamme équivalente à une allumette). Les tests portent sur le produit fini, incluant le tissu extérieur du couvre-lit, le garnissage, les coutures et les finitions.
Cette obligation s’applique à tous les couvre-lits matelassés, c’est-à-dire contenant un rembourrage maintenu par piqûre ou couture. À l’inverse, les couvre-lits non matelassés, dépourvus de garnissage, sont considérés comme des textiles décoratifs. Ils ne relèvent pas du décret.
Composition du tissu : des fibres compatibles avec le classement feu
Tout tissu destiné à un couvre-lit en ERP doit présenter une réaction au feu conforme à la réglementation. Le niveau minimal requis est M1, selon la norme française NF P 92-507. Ce classement désigne un matériau combustible, mais non inflammable, soit un textile qui ne s’enflamme pas spontanément au contact d’une flamme ou d’une source de chaleur modérée.
Les fibres naturelles comme le coton, la viscose ou le lin sont trop inflammables pour répondre seules à ces exigences. Elles nécessitent un traitement ignifuge, permanent et non migratoire. Il ne doit ni s’altérer avec le temps, ni compromettre la résistance mécanique, l’aspect ou la stabilité dimensionnelle du tissu.
Dans le cas d’un couvre-lit en tissu matelassé, c’est l’ensemble du produit fini (enveloppe textile et garnissage) qui doit satisfaire aux exigences de classement.
Rembourrage et confection : quels critères pour les couvre-lits matelassés ?
Le comportement au feu du rembourrage doit être évalué en tenant compte du tissu de surface du couvre-lit. Avec un textile classé M1, le couvre-lit peut perdre sa conformité si le garnissage favorise la combustion. Les essais doivent donc être réalisés sur le produit fini, dans sa configuration définitive.
La densité, l’épaisseur et la répartition du garnissage influencent la tenue au feu. Une confection mal maîtrisée (couture trop espacée, accumulation de matière, finition non protégée) peut générer des points de faiblesse lors des tests.
Les fabricants de tissus et de couvre-lits doivent veiller à la cohérence de l’ensemble : choix des matières, compatibilité des composants, qualité de l’assemblage. Un couvre-lit matelassé conforme est un produit conçu dans son intégralité pour répondre aux exigences de sécurité incendie en ERP.
Formats, entretien, tenue : les exigences d’usage en milieu professionnel
Le couvre-lit doit s’adapter précisément aux dimensions du lit, sans excès de matière au sol.
Des retombées trop longues augmentent les risques de chute et nuisent à l’hygiène. À l’inverse, un format trop court dégrade l’aspect visuel de la literie. Pour les lits simples en ERP, les formats les plus utilisés sont 180 × 240 cm pour un lit 90 cm et 220 × 240 cm pour un lit 140 cm. Au-delà, le format 240 × 260 cm est recommandé pour les grandes largeurs.
Le tissu extérieur du couvre-lit doit résister aux lavages répétés en blanchisserie industrielle. Cela implique une bonne tenue des coloris, une faible déformation au lavage, une stabilité dimensionnelle et une solidité mécanique suffisante. Certains tissus sont également traités pour résister aux taches, aux projections de liquides ou à la prolifération bactérienne.
L’aspect (mat, satiné, texturé), les coloris et la gamme doivent rester compatibles avec les contraintes techniques du milieu professionnel. L’usage intensif impose une qualité de confection professionnelle et irréprochable.
